Les notaires bretons observent un marché immobilier très tendu actuellement, notamment celui de la résidence secondaire où les prix s’envolent…

Avec des résidences secondaires qui deviennent semi-secondaires grâce à la possibilité d’y passer davantage de temps en télétravail, certaines régions connaissent une surchauffe immobilière. Il devient en effet fréquent de pouvoir organiser sa semaine avec du télétravail le vendredi et le lundi, ce qui permet à certains de passer un week-end prolongé dans leur résidence secondaire.

 

 

 

Demande croissante de résidences secondaires

 

« Chaque année au printemps, nous observons une demande croissante de résidences secondaires à la campagne ou en bord de mer de la part de clients en recherche de parenthèse enchantée, d’environnement reposant. Si les Français ont toujours été adeptes de ce type d’habitations, la pandémie a joué un rôle clé dans la croissance des ventes de nos biens atypiques offrant des grands espaces au cœur de la nature », résume Julien Haussy, fondateur et dirigeant du réseau d’agences Espaces Atypiques, spécialisé dans l’immobilier atypique.

S’il y a des régions qui bénéficient tout particulièrement de ce contexte, c’est bien la Bretagne et la Normandie qui voient affluer de nouveaux acquéreurs d’Ile-de-France au pouvoir d’achat généralement élevé. Pouvoir passer plus de temps dans sa résidence secondaire ou semi-principale permet d’ailleurs de repousser les inconvénients de la distance. Le phénomène n’est cependant pas totalement neuf puisque de nouvelles dessertes ferroviaires ont facilité ces accès avec notamment la ligne TGV Bretagne-Pays de la Loire qui relie Paris et Rennes en 1h30 avec 45 minutes supplémentaires pour se rendre jusqu’à Saint-Malo. La conséquence de cet engouement participe à assécher l’offre de biens disponibles et provoque cependant de fortes hausses des prix depuis l’an dernier (environ +10% en moyenne pour les appartements en Bretagne et +9% pour les maisons).

 

 

 

Un marché tendu en Bretagne

 

Le Conseil régional des notaires de Bretagne (Côtes-d’Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique et Morbihan) parle d’un marché immobilier « très tendu » actuellement, notamment celui de la résidence secondaire. Dans de nombreux secteurs, les notaires constatent un déficit d’offres alors que les acquéreurs peuvent se positionner sur des biens à distance et se décident très rapidement. Globalement, plus des trois quarts des acquéreurs restent des locaux mais selon le type de biens (maisons, appartements) ou leur emplacement, les acheteurs d’autres régions peuvent occuper une place importante. Globalement, les franciliens représentent 9% des acquéreurs mais jusqu’à 1 sur 3 sur le littoral breton.

« Il n’y a pas plus de Franciliens qui achètent aujourd’hui mais ils disposent de budgets supérieurs », nuance le Président du Conseil Régional des Notaires, Damien Ruaud. L’effet Covid a surtout augmenté l’appétit des Franciliens pour le littoral avec des clients qui recherchent plus d’espace extérieur mais aussi intérieur avec un meilleur confort pour occuper sa résidence plus longtemps.

 

 

 

La ville est moins tendance

 

Sur le littoral, les notaires énumèrent des hausses de prix sur un an de + 10% à La Baule, +12% à Roscoff, +13% à Pléneuf-Val-André, +15% à Concarneau comme sur la Presqu’île de Quiberon, +17% à Crozon, +18% à Trégastel, Pornic et Saint-Malo. « Dès qu’on a une vue mer, on explose les prix en raison de la rareté », souligne Me Vincent Lemée, notaire à Rennes. Car si la Bretagne est un vaste territoire rural, la proximité de la mer y reste particulièrement recherchée. Parmi les destinations les plus cotées pour les maisons anciennes, on peut citer la Côte d’Amour en Loire-Atlantique, où il faut compter un budget médian de 350.000 €, le Pays Malouin (294.000 €), le littoral du Morbihan (285.000 €) ou la Côte de Jade (270.000 €). Tous ces prix sont en hausse de 10% à 13% sur un an.

La pression de la demande est également forte dans les métropoles de Rennes, Nantes et Brest, d’autant que la construction neuve n’est pas suffisante pour contenter la demande. Pour les appartements anciens, les prix sont ainsi en hausse de près de 15% sur un an à Rennes et Brest et de près de 13% à Nantes, avec des prix médians au m² respectifs de 3.270 €, et 1.510 € et 3.650 €. Pour les appartements neufs dans le centre-ville de Rennes on peut même observer des prix supérieurs à 6.000 € le m². Pour les maisons anciennes, le budget médian tourne autour de 350.000 € à Rennes et sa première couronne (+10% sur un an).

 

 

 

Petits budgets…

 

Mais les notaires bretons soulignent que leur région a l’avantage de rester accessible pour tous puisqu’on peut trouver aussi des prix inférieurs ou autour de 100.000 € à moins d’une heure de la mer pour des maisons anciennes en zone rurale (Gourin, Caulnes, Rostrenen, Ploërmel…). « La ville est moins tendance, il y a une attractivité plus grande pour les bassins ruraux ou un éloignement vers la mer pour acheter plus grand », évoque d’ailleurs Damien Ruaud. Bien sûr, tous les prix ne montent pas et ils baissent même dans les zones rurales trop isolées, loin de la mer ou trop éloignées des villes moyennes.

 

 

 

… ou grand luxe

 

A l’opposé, des propriétés d’exception en bord de mer peuvent afficher des prix qui ressemblent à ceux de la Côte d’Azur. Le réseau d’agences Espaces Atypiques propose ainsi à Larmor Plage (près de Lorient), une maison en pierre de 218 m² avec une extension contemporaine. Son jardin de 404 m² a été savamment optimisé entre piscine (chauffée) et végétation. Salle de sport et spa font partie des prestations haut de gamme de ce bien affiché à près de 1,25 million d’euros…